Le mildiou est en fait une maladie qui se développe très facilement dans le jardin, et ce, d’autant plus que la pluie et la chaleur encouragent ce développement. De ce fait, les cultures du potager sont impactées de manière importante. Voici quelques astuces pour le reconnaitre et quelques conseils pour en venir à bout.
Comment reconnaître et traiter le mildiou dans le jardin ?
Le mildiou : qu’est-ce que c’est ?
Le mildiou est un champignon, le Phytophthora infestans, qui se développe la faveur de l’humidité et de la chaleur durant l’été.
On retrouve le mycélium de ce champignon sous les feuilles de la plante. Il produit alors des spores qui, quand ils sont transportés par les pluies, se propagent à d’autres végétaux. C’est le cas particulièrement lors des grosses pluies d’orage, mais également en cas de brouillard matinal ou même par le biais des gouttelettes des averses. Toutes ces situations permettent au mildiou de se développer.
Quand le mildiou commence à s’installer, il peut évoluer très vite en fonction des conditions climatiques. Il se développe alors sur l’entièreté de la plante. Concernant les pommes de terre, il atteint le tubercule, et pour les tomates il envahit les fruits, les tiges et les feuilles. Quand ces cultures sont attaquées, vous ne pouvez plus manger ces légumes qui sont alors pourris par ce champignon et les maladies cryptogamiques.
Il faut également avoir conscience que le champignon peut parfaitement rester sur les résidus de vos végétaux morts si vous les laissez sur le sol. On dit alors qu’il hiverne. De ce fait, les plantes sont de nouveau atteintes dès l’arrivée des premiers beaux jours.
C’est souvent sous des températures de 17 à 20 °C et les pluies que le mildiou se développe le plus rapidement et envahit vos plantations.
Il a tendance à s’installer surtout sur les plants de tomates et de pommes de terre, mais également sur la vigne. D’autres plantes sont toutefois des proies de choix pour ce champignon, dont les échalotes, le tournesol, les choux, les oignons, l’artichaut, la ciboulette, les pois et les laitues.
Identifier le mildiou : comment procéder ?
Identifier le mildiou est en fait assez facile, car il présente des symptômes très spécifiques quand il atteint vos cultures. Vous reconnaissez le mildiou aux taches brunâtres qui apparaissent sur la feuille de la plante infestée. Par la suite, les feuilles sont totalement brunes et elles se dessèchent, ensuite, ce sont les tiges qui sont brunes. Le champignon s’attaque alors aux fruits de la plante qui est atteinte par cette maladie.
Si vous remarquez une moisissure de couleur blanche à l’aspect cotonneux sur le feuillage, vous vous assurez de la présence de mildiou.
Concernant la pomme de terre, quand la plante est complètement infectée par cette maladie, le tubercule va se détériorer ce qui entraine une odeur de putréfaction très forte.
Lutter contre le mildiou : les différents traitements
Lors des arrosages que vous réalisez au potager, il est préférable de ne pas arroser les feuilles. Dès la plantation, faites attention à bien espacer vos plants de tomates par exemple, cela permet d’éviter la contagion rapide au mildiou, c’est valable surtout en ce qui concerne les plants les plus fragiles.
L’association ainsi que la rotation des cultures sont également de bonnes astuces pour éviter l’atteinte par ce champignon.
La bouillie bordelaise est un traitement efficace contre le mildiou. Vous en appliquez tous les 15 jours en pulvérisant les feuilles, entre le printemps et l’automne. La bouillie bordelaise peut être utilisée à faibles doses comme pesticide.
Le bicarbonate dilué dans l’eau est très efficace contre le mildiou, il faut compter une cuillère à soupe de bicarbonate par litre d’eau.
L‘huile de romarin à cinéole que vous diluez ensuite dans l‘eau est d’une efficacité redoutable sur cette maladie cryptogamique.
Quelles bonnes habitudes pour miser sur la prévention de cette maladie ?
Une fois en place, le mildiou est très envahissant et très difficile à traiter. De ce fait il est préférable d’agir de manière préventive pour éviter d’impacter en particulier vos cultures de pommes de terre ou de tomates.
Le choix des végétaux
Pour les tomates, il faut savoir que les plants qui sont greffés sont aussi ceux qui sont les plus résistants au mildiou, mais également aux conditions climatiques un peu dures. Ils donnent plus de fruits. Concernant les pommes de terre, certaines variétés résistent mieux au mildiou que d’autres.
Une plantation de tomates et de pommes de terre soignée
Lors des cultures en ligne, veillez à bien espacer vos plants pour que le feuillage soit parfaitement aéré. C’est la plantation qui favorise vraiment le développement du mildiou qui peut se propager d’un bout à l’autre de la ligne à une vitesse incroyable.
Si c’est possible, n’hésitez pas à disséminer les plants dans la totalité de l’espace potager. Cette méthode part du principe que la sensibilité des végétaux n’est pas la même pour tous, surtout concernant ce type de maladies et pour éviter la propagation de celle-ci.
Comment éviter la propagation sur les plants de tomates ?
Dans les régions les plus humides, la culture de la tomate se fait de préférence sous serre, cela limite les pluies qui bénéficient au développement de la maladie.
- Quand vous plantez vos tomates, enracinez les plants de manière importante pour renforcer la plante, la butte doit être d’au moins 20 cm.
- Paillez le sol et la butte avec un paillage à base de lin ou de chanvre, cela évite à l’eau d’arrosage d’éclabousser la plante.
- Mettez un purin d’ortie pour renforcer les plants.
- Taillez correctement les gourmands qui apparaissent quand il fait beau de préférence pour que la plante cicatrise.
- Liez la tige mère en faisant attention de ne pas l’abimer et de lui laisser la place pour grossir.
- Arrosez le sol sans toucher au feuillage.
Comment éviter l’apparition de mildiou sur vos plants de pommes de terre ?
Plantez vos pommes de terre sur sol chaud au moment où le lilas est en fleurs. Il faut faire une butte, la recouvrir d’un paillage végétal et ne surtout pas arroser.
L’association des cultures
En pratiquant l’association des plantes potagères, cela vous permet de renforcer les plants déjà existants. Les plantes les plus résistantes et vigoureuses résistent mieux contre les maladies et sont plus productives. La tomate s’épanouit mieux en présence de l’ail, du persil, de l’oignon, du basilic, de la carotte et du poireau.
La rotation des cultures
Elle permet d’apporter des éléments nutritifs qui conviennent à chaque type de culture qui se défend mieux ainsi contre les maladies et les attaques d’insectes. Cultiver les mêmes plantes au même endroit finit par épuiser le sol et augmente la propagation des maladies, sachant que chaque espèce a besoin de nutriments différents.
Les traitements fongicides
Ils protègent le feuillage contre les attaques du mildiou.
Quelques conseils supplémentaires
Retirez les feuilles malades et ne les mettez pas au compost, mais jetez-les.
Si la maladie se propage très vite, cueillez les tomates, même si ces dernières sont vertes, tant qu’elles ne sont pas malades. Ce n’est pas possible en revanche concernant les pommes de terre.