Qu’est-ce que la pyrale du buis ?
La pyrale du buis est un papillon nocturne dont le nom scientifique est Cydalima perspectalis. Elle appartient à l’ordre des lépidoptères.
La chenille adulte mesure jusqu’à 4 centimètres de long et elle est de couleur argentée, avec des bordures noires. Elle n’a pas de prédateur connu et est très acclimaté aux climats européens, ce qui favorise sa prolifération. Cet insecte prolifère très rapidement et les colonies prennent rapidement des proportions démesurées.
Chaque femelle peut, en effet, pondre 200 à 300 œufs par ponte. Ceux-ci éclosent en 48 heures pour donner vie à des chenilles de très petite taille, difficilement visibles.
Une arrivée récente en Europe
La pyrale du buis n’est pas un nuisible à proprement parler européen. Elle est originaire d’Asie de l’Est et serait arrivée en Europe par le biais du commerce international de denrées alimentaires ou de bois.
La première colonie de pyrales du buis en Europe a été découverte en 2007 en Allemagne, dans une région frontalière avec la France et la Suisse. Les spécialistes en entomologie avaient alors estimé, au vu de la taille déjà importante de la colonie, que le nuisible était déjà installé en Allemagne en 2005.
La pyrale du buis est arrivée en France, plus précisément dans le Haut-Rhin en 2008, avant d’envahir progressivement les autres départements. Aujourd'hui, une majorité des régions françaises sont touchées. À cause du climat, du manque de prédateurs et de l’abondance de nourriture, la pyrale du buis a envahi de nombreux pays d’Europe dont les Pays-Bas, l’Angleterre, l’Autriche et la Suisse.
Une reproduction rapide
La connaissance du cycle de vie de la pyrale du buis permet de comprendre sa prolifération rapide, et de mieux lutter contre elle. La vie de la pyrale passe par un stade œuf, un stade larvaire comprenant une nymphose et un stade adulte.
À son premier stade, la chenille est peu visible, car elle mesure 3 millimètres. Elle se nourrit alors de la cuticule des feuilles de buis.
Vient ensuite la deuxième phase pendant laquelle elles se nourrissent des parties hautes et basses des feuilles. Les pyrales sont à ce moment protégées par des fils qu’elles tissent et qui leur permettent aussi de se déplacer.
Le troisième stade correspond à celui où les pyrales mangent les feuilles dans leur intégralité. Au quatrième stade, les pyrales finissent par manger toutes les feuilles et s’attaquent ensuite à l’écorce du buis. Cette phase peut exposer l’arbuste à un risque de maladies fongiques et beaucoup préconisent l’application de fongicides naturels sur l’écorce pour la protéger des champignons pathogènes.
C’est au terme d’un mois de vie que la pyrale atteint une longueur de 4 centimètres, sa taille maximale, et se métamorphose en chrysalide qui éclot trois semaines plus tard.
Les pyrales hivernent dans un cocon pour se protéger des basses températures de l’hiver. Elles ne se réveillent qu’au mois de mars ou d’avril, lorsque les températures commencent à dépasser les 7°.
Prévenir et détecter l’infestation
La détection précoce de l’invasion de vos buis par les pyrales est difficile. Aux premiers stades, les larves sont de très petite taille et se cachent dans les profondeurs de l’arbuste et sous les feuilles.
Si des pyrales apparaissent sur les feuilles extérieures, c’est le signe que la pyrale est bien installée et a commencé à faire des dommages. Toutefois, il est encore temps de prévenir le mal en utilisant un piège à phéromones.
Ce dispositif attire les mâles de la pyrale et d’autres insectes tout aussi nuisibles comme le carpocapse des pommes et des poires ou les cochenilles. Les insectes sont alors happés par une plaque de glu, ce qui empêche la fécondation et la multiplication des pyrales.
Les pièges sont posés près de la zone à protéger. Un dispositif suffit pour couvrir une surface de 5 à 10 mètres carrés.
Les pièges ne permettent que de limiter la reproduction et souvent, il est nécessaire d’agir avec un traitement curatif en complément.
Les traitements curatifs contre la pyrale du buis
Pour lutter contre la pyrale du buis déjà installée, il existe plusieurs moyens dont des produits phytosanitaires, l’installation d’un prédateur ou l’utilisation de recettes traditionnelles.
Bacillus Thuringiensis
C’est un moyen de lutte biologique contre la pyrale du buis qui consiste à déposer sur les feuilles de buis ce Bacillus qui est une bactérie qui s’attaque au système digestif de la pyrale qui ne peut alors plus se nourrir.
Pour utiliser cet insecticide biologique, il suffit de doser la quantité suffisante du produit acheté en magasin spécialisé et de le diluer dans de l’eau. L’application se fait par vaporisation sur tous les buis et en abondance sur les deux faces des feuilles ainsi qu’à l’intérieur de l’arbuste.
Les résultats sont visibles au bout de 2 à 5 jours et l'opération peut être répétée huit jours plus tard pour s’assurer d’éliminer toutes les pyrales. Il est à noter que la bactérie est sensible aux UV, il est donc conseillé d’appliquer le traitement en fin de journée ou par temps couvert.
Après le traitement, il faut encore enlever les pyrales mortes et les fils blancs. Ceux-ci peuvent être facilement éliminés en arrosant le buis avec un jet d’eau.
Favoriser la prédation
Les moineaux et les chauves-souris arrivent à manger les pyrales malgré leur toxicité à laquelle ils semblent s’habituer.
Installer un nichoir à chauves-souris peut attirer ces mammifères volants qui peuvent manger les papillons de nuit, forme adulte de la pyrale.
Un nichoir à moineaux permet, quant à lui, de réduire le nombre de pyrales à l’état de larves.
L’avantage avec cette méthode est qu’elle vous débarrasse de nombreux autres insectes ennemis de vos plantes et arbres fruitiers comme la cochenille farineuse.
Utiliser des parasites
Il est possible de parasiter les pontes des pyrales en utilisant de très petites guêpes appelées les trichogrammes. Celles-ci sont utilisées pour lutter contre les pyrales. Cette guêpe pond dans l'œuf de la pyrale et le parasite pour finir par l’empêcher d'éclore.
Des nématodes peuvent aussi être utilisés selon le même principe. Ils ont toutefois besoin d’un environnement humide et doivent infester une pyrale très rapidement pour ne pas mourir.
Les méthodes traditionnelles
Beaucoup de jardiniers préconisent l’utilisation de méthodes traditionnelles de lutte contre la pyrale du buis. Ces techniques reposent principalement sur l’utilisation de produits ménagers.
- Le savon noir : dilué, il est pulvérisé aux pieds des buis pour les protéger de la pyrale ;
- L’eau savonneuse et le liquide vaisselle : un bac ou une bassine contenant ces produits parfois mélangés à du vinaigre blanc peut piéger les papillons de nuit, surtout devant une source de lumière ;
- L’huile essentielle de certaines plantes comme la lavande ou le cyprès éloignent ces insectes.